1/12/2023 Sanit Mils Records
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Dès les premières notes, l’effet reverse comme une introspection, un voyage en arrière dans ses propres souvenirs, ses propres sensations, on est enivré.
Il y a quelque chose de sombre, de sacré (Belle qui tient ma vie) et d’hypnotique dans la musique de Bleu Reine, un parfum de l’orient (Sighişoara) qui invite à la transe, à l’abandon, au lâcher-prise.
Malgré son étiquette folk, et des références telles que Pj Harvey, Dominique A ou Kate Bush sont évoquées, c’est plutôt vers le rock progressif voire indus que les parties instrumentales, brillantes, nous emmènent, (Un visage sur un nom, Le bal des sabres) car s’il se cache derrière une mélancolie folk, le rock s’élève. De par ses rencontres rares entre aspérité et douceur, ses sensations remuantes, on pense aussi au Mezzanine de Massive Attack, à Archive, ou aux Pink Floyd. On peut également y percevoir des influences post-grunge (L’eau qui dort) dans le choix de certains accords et couleurs, pour notre plus grand plaisir. Les claviers aériens, célestes, apportent souvent la dimension novatrice et ultra contemporaine des compositions de Léa Lotz. Les textes sont tout aussi riches et nuancés que sa musique, ils ont mille visages, ils disent beaucoup mais jamais trop. Comme le bilan d’un passé encore présent, elle raconte ce qu’elle était, ce qu’elle a découvert en elle et tout autour, un mélange d’ombre et de lumière. Elle digère le passé, tout en s’y connectant, comme pour mieux nous livrer un premier album riche, surprenant et indispensable.
Frédéric Jurie
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