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Dix ans ! C’est le temps qu’il nous aura fallu attendre pour que Fred Franchitti (chant et
piano), Greg Baudrier (batterie) et Tony Halet (guitare et basse) redonnent vie à
Astonvilla, pour notre plus grand plaisir.
L’auditeur rompu que vous êtes, sait par expérience que les longs silence radio ne sont
jamais bon signe. Des musiciens qui s’éloignent les uns les autres, des projets personnels qui prennent de la place, de nouvelles envies. Si les pauses prolongées ne s’arrêtent parfois jamais, on est trop rarement emballés lorsqu’un groupe décide de sortir un nouvel album pour accompagner une tournée. Ici c’est tout le contraire, tant Superspectives est un album réussi en tout point.
Il s’ouvre sur le morceau éponyme, efficace et direct où les mots évoquent les dilemmes
intérieurs, entre une amère lucidité sur l’avenir du monde et la manière dont on peut décider de vivre dans la lumière en attendant la fin. Ne nous privant pas des bons mots d’esprit qu’on aime retrouver dans les textes du groupes “les anges déchus portent-ils des maillots de bain ?”, on choisit ici d’être positif, de ne pas s’arrêter, d’être en mouvement, en action et de voir l’avenir comme un éventail de possibilités réjouissantes.
“Splendore Evolution”, déjà disponible depuis plusieurs semaines, est ici placé comme une continuité musicale et textuelle logique après la première piste. Un morceau rock, punchy, efficace et entraînant, qui selon les mots du groupe “encourage à être ici, à participer à la vie, à ce qu’on a”.
“Harem Japonais” est la première surprise de l’album. Il porte une couleur presque
onirique, quasi insaisissable et fascinante. On retrouve ponctuellement un aspect familier déjà amorcé dans le précédent album avec les titres “Manhattan” / “Le baiser” ou les mots portés par la voix grave et chaude de Fred, déclamés sur quelques notes de piano aérien, nous enivrent. Le tout se mêle à des arrangements électro tranchants, ciselés qui rendent le tout presque transcendant.
Sur “Les gamins”, on retrouve les cordes acoustiques qui nous sont si familières. Ce
morceau, coécrit avec Fred Nevché, explore la positivité, l’importance de se nourrir de
l’autre, de partager nos espoirs, de rêver des possibilités et de retrouver l’enfant intérieur qui nous sauvera du naufrage en plongeant dans l’eau.
Deuxième surprise de ce album, “Beat Generation”, morceau électro-rock puissant,
planant, organique et sexy, flirte avec le rock indus, pour notre plus grand plaisir.
“Inspirer Expirer”, titre le plus punchy de l’album et probablement celui qui ouvrira les
concerts de la tournée, évoque la montée qui suit la descente, comme un trouble bipolaire, une confusion lucide, un bousculement des idées et des sensations, des peurs et des désirs teinté d’un besoin urgent de vivre et de ressentir.
“Julia”, deuxième extrait de l’album est un des titres les plus direct lyricalement parlant.
Sous des accords rock efficaces et catchy, il nous rappelle l’importance et la force de
l’amour à deux, capable par son intensité, de créer une armure contre la négativité et
l’obscur.
“Fallait-il”, est le seul morceau de l’album qu’on pourrait positivement qualifier de
mélancolique. Comme un sentiment fatal et inévitable, Il évoque les regrets qui hantent nos silences, nos solitudes, et qui font parfois naître une culpabilité vaine qui ne fait souffrir que nous. Car il ne faut pas l’oublier: “On ne peut pas sauver les gens, on ne peut que les aimer.” Un très joli morceau.
On enchaîne avec “Saison 2”, un des meilleurs morceaux de l’album, choisi pour illustrer sa sortie. On le ressent comme une invitation à l’abandon, au lâcher-prise, à la maîtrise des sentiments négatifs, de la peur jusqu’à la folie. Se soigner par l’amour pour aller bien, aller mieux, longtemps. Outre son refrain imparable, on adore les cordes qui nous emportent sur la dernière partie du titre.
“Try not to think so much”, sonne comme un ultime conseil pour nous rappeler de vivre
dans l’instant présent, ici et maintenant. Un morceau rock subtil, aux multiples aspects, à la fois entraînant, planant, relaxant et enivrant qu’on a hâte d’entendre en live !
“Superspectives” est un excellent album, hétérogène, riche, subtil, poétique et lucide.
Conçu dans un esprit de cohésion et de légèreté, il possède paradoxalement cette
indéniable profondeur, celle de l'expérience de vie et d’un juste équilibre entre la sagesse de l’âge et le sourire joueur d’un enfant. Comme un parcours à l’intérieur de soi,
“Superspectives” fait du bien, comme un rappel de ce qui est bon pour nous, sans occulter nos zones d’ombres dont l’amour triomphe toujours.
Fred Jurie
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